Il ne me paraît pas vraiment nécessaire de revenir sur le débat entre ce qui fait culture et ce qui n’est que colifichet. La vocation de la culture générale ne saurait être ce de permettre de gagner dans les jeux de questions-réponses ou les quizz. Je ne prétends pas que ce soient des activités sans intérêt, juste la culture générale n’est pas là. Même s’il y a un plaisir certain à connaître tel ou tel détail à coloration historique, esthétique, …
La Culture générale ne peut pas non plus se limiter à une connaissance érudite des trésors de l’humanisme. Le monde bouge, il bouge de plus en plus rapidement et dans des tonalités parfois sombres et inquiétantes. Il n’est plus possible de penser que demain sera un glissement subtil, mais perceptible de ce que fut hier. Aujourd’hui est déjà radicalement différent d’hier, penser demain suppose un changement radical de perspective. Or la vocation constamment reconnue de la Culture générale a bien été de permettre à l’esprit lucidité et liberté.
La culture générale doit, me semble-t-il, avoir comme fonction de soutenir l’esprit dans trois tâches devenues aujourd’hui essentielles : évaluer, créer et penser.
Evaluer: reconnaître la valeur des choses et plus clairement aujourd’hui savoir discerner dans un flot constant d’information ce qui mérite d’être pris en considération et ce qui n’est qu’écran de fumée, contre vérité voire mensonge pur et simple.
Créer : imaginer, inventer en mariant des valeurs, des formes, des concepts traditionnels avec de nouveaux objets, de nouvelles idées tout en gardant en perspective ce que seront les besoins et les pensées de demain.
Penser enfin, car il importe au moment ou monte à l’horizon une « intelligence artificielle » où certains s’inquiètent de voir une rivale de l’humanité, de bien considérer que la résolution de problèmes et la capacité d’apprendre font l’intelligence qui devra être distinguée de la pensée considérée comme la capacité à poser des question et à concevoir des réponses.
